Réseaux sociaux : « Quel impact sur le recrutement et l'image employeur » ?

Publié le 11 Juin 2012

 

Article AEF (Club RH Pôle emploi Rhône-Alpes)

« La montée en puissance des réseaux sociaux impacte la communication externe et interne des entreprises en général, et ouvre de nouvelles perspectives aux décideurs RH, notamment en matière de recrutement et d'e-réputation », observe Sébastien Lecanu directeur du département emploi de Viadeo France, à l'occasion d'une rencontre sur l'impact des réseaux sociaux sur l'entreprise organisée par le Club RH grand comptes de Pôle emploi Rhône-Alpes, jeudi 7 juin 2012 à Lyon. « Certes, tempère Patrick Lescure, directeur régional de Pôle emploi, les réseaux sociaux sont une opportunité pour gérer sa relation avec ses clients, ses collaborateurs, ou d'éventuels candidats, mais ils ne changent pas les fondamentaux du recrutement. » En quoi l'émergence des réseaux sociaux apporte-t-elle des réponses aux nouveaux défis pour les décideurs RH ? Quelles en sont leurs limites ? Comment expliquer le faible recours à ces médias par les entreprises mais aussi par les candidats ?

Au préalable, Sébastien Lecanu distingue cinq types de réseaux sociaux : les réseaux de jeux (Zynga), de localisation (Foursquare), de recommandation (Tripadvisor), de publication (Twitter, Youtube, Wikipédia), et les réseaux professionnels (LinkedIn et Viadeo). « Facebook est un réseau à part qui réunit les cinq typologies, mais reste peu adapté au recrutement, car Facebook pose un problème de cloisonnement entre vie privée et professionnelle. » Le recrutement concerne donc principalement les réseaux professionnels.

UN OUTIL DE RECRUTEMENT

« Selon les sources, on estime entre 5 et 10 %, la part de recrutements liés directement aux réseaux sociaux, mais ces derniers participent de plus en plus aux relations personnelles, dont découlent 45 % des embauches », estime Sébastien Lecanu. « En outre, le frein que pouvait être l'accès à Internet va disparaître avec les smartphones. » Selon lui, l'utilisation des réseaux dans le recrutement devrait donc croître, même si pour l'instant, « les recruteurs font appel au réseau principalement pour des profils rares, des personnes qui ne cherchent pas d'emploi spécifiquement, dans le cadre du marché caché ». « Le réseau professionnel permet de faire une présélection qualitative, de créer un vivier de profils en amont, susceptibles d'intéresser l'entreprise le moment venu », précise-t-il. « Il permet de faire également de la cooptation, voire de la cooptation rémunérée, et de gagner du temps dans le recrutement. »

« Le recrutement sur les réseaux professionnels concerne principalement les cadres (20 % du personnel) », confirme Françoise Grassa, DRH du groupe SAMSE (outillage, matériaux de construction). « Le réseau permet de trouver les bonnes informations via les bons contacts », ajoute Franck La Pinta, responsable marketing web et RH 2.0 de la Société Générale. « Les candidats vont sur les réseaux pour obtenir des informations différentes des messages officiels. Ces outils permettent d'entretenir un vivier de candidats potentiels. » Françoise Grassa estime que les réseaux professionnels « vont s'ouvrir aux non cadres ». « D'autres profils apparaissent : j'ai par exemple trouvé des moniteurs de ski susceptibles de m'intéresser en tant que saisonniers. »

RISQUES ET LIMITES

Pour autant, poursuit-elle, « le réseau social reste un outil complémentaire pour des besoins spécifiques, par rapport à un problème de sourcing. Lorsque je reçois des demandes sur Viadeo, je renvoie le candidat vers le site carrière du groupe ». « Le risque est d'être submergé par le flux d'informations et de demandes », ajoute Patrick Lescure. En outre, conseille Sébastien Lecanu, « pour ne pas être pollué par des cabinets de recrutement, il faut mieux définir son profil et ses paramètres de confidentialité. Il est nécessaire de se protéger, de sélectionner ses contacts, ne garder que les plus importants et les plus connus. Les entreprises doivent, avant de se lancer, adopter une stratégie de communication ».

« Les candidats et recruteurs seront de plus en plus présents sur les réseaux, mais l'objectif reste avant tout de décrocher un entretien », estime Patrick Lescure. « Les sites spécialisés, les jobboards, restent privilégiés par les recruteurs. Il y toujours un humain dans le choix final. Les candidats doivent aussi faire attention à leur e-réputation : les employeurs utilisent les réseaux sociaux pour contrôler les candidatures. Il faut donc bien cloisonner vie privée et vie professionnelle ».

OPPORTUNITÉ RH

Pour les entreprises également, l'image est importante. « Avec 22 enseignes, le groupe n'a pas d'image employeur. Les réseaux peuvent servir à développer cette image », explique Françoise Grassa, qui incite ses collaborateurs à s'inscrire sur les réseaux sociaux professionnels pour parler et communiquer sur l'entreprise. « Bien sûr, il faut contrôler l'image employeur. » « Une recherche sur trois sur Viadeo concerne une entreprise », note Sébastien Lecanu. « Il faut donc créer un espace de communication dédié. La tendance est à la globalisation des réseaux sociaux. Il faut homogénéiser les informations sur les différents réseaux. »

Pour Franck La Pinta, « il existe un mouvement qui permet à chacun de s'exprimer sur les marques. Il faut donc être présent sur les réseaux et apprendre à gérer son image ». Au-delà de l'image et du recrutement, « les réseaux sociaux sont une opportunité pour les responsables RH, pour développer les relations entre collaborateurs, créer des communautés d'intérêt, fédérer et communiquer en interne, ou encore réaliser des travaux collaboratifs », conclut-il.

 

Rédigé par Yeolis Business Coaching

Publié dans #Coaching

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